Je pense qu’on peut se rendre à l’évidence, les voyages c’est ma bouffée d’oxygène.
J’ai besoin de rencontrer des gens, de vivre de nouvelles expériences, de parsemer mon quotidien de nouvelles aventures qui le rendent plus joli. C’est ce qui me fait vibrer. Le problème c’est que mes dernières vacances remontent à si loin que j’ai du mal à m’en souvenir. J’ai enchainé les missions et les dossiers avec un rythme effréné…
En fait je ne me pose JAMAIS.
J’ai peut être un problème de suractivité – il serait temps de s’en rendre compte à 40 ans- mais bon, mon problème c’est que tout m’intéresse.
Du coup, quand j’ai reçu un mail de l’Office du Tourisme du Loire Forez me proposant un séjour pour découvrir cette région je n’ai pas hésité bien longtemps. Imaginez le paradis pour la maman débordée que je suis: quelqu’un allait enfin TOUT organiser pour moi et me dire ce que j’avais à faire pendant 3 jours – heure par heure. Le pied total: rien à chercher, rien à réserver: juste se laisser porter et avoir l’esprit totalement ouvert et disponible pour profiter . Ça fait rêver non?
JOUR 1
11h arrivée à Montbrison sous le soleil à seulement 1h 15 de lyon. Parfait pour un trajet avec les enfants – ils n’ont même pas eu le temps de râler – « c’est long », « Quand est ce qu’on arrive « – c’est pour dire !
Nous sommes accueillis dans le magnifique bâtiment de l’office du tourisme avec un chouette panier gourmand regorgeant des bons produits locaux. Le séjour commence bien, c’est le genre d’attention qui fait toujours plaisir.
Direction notre chambre d’hôte les parfums de Madeleine en plein centre de Montbrison. Martine nous accueille avec un grand sourire. La décoration est sobre comme je l’aime.On s’installe dans une grande chambre double, les enfants ont la télévision face de leur lit – wahouuu c’est vraiment les vacances – il faut dire qu’on n’a pas la TV à la maison…
On pose nos valises et on enchaîne avec une pause déjeuner à la Cerise noire, le nom est un clin d’oeil au fruit du caféier, un coffee shop où Marion et Cyril nous accueillent dans un décor chaleureux. Un délicieux parfum de café flotte dans l’air: c’est normal nous sommes chez les seuls véritables baristas de la ville.
Petit détail qui m’a fait sourire : j’ai retrouvé ici le café Mokxxa que je consomme à Lyon ! Ici la cuisine est bio et locale. Le déjeuner est servi dans des bocaux c’est simple et bon. Petite démo de latte art par Marion
Direction la campagne pour nous retrouver aux Rutardises Florales dans le hameau de Rutard avec ses magnifiques maisons en granit. Nous prenons une leçon d’herboristerie: orties et lamier, millepertuis, fresne et basilic… les propriétés de ces plantes que l’on croit bien connaître sont en réalité multiples et parfois insoupçonnées. Isabelle , qui se dit petite fille de sorcière , reprend le flambeau accompagnée de son mari Laurent. Ils cultivent et cueillent toutes ces plantes à un altitude de 750 m pour nous concocter tisanes, huiles –certaines semblent magiques – vinaigres, confitures. Original & efficace. En plus tout est 100% bio et fait maison.
En fin de journée retour vers Montbrison avec quelques haltes sur le chemin pour: admirer les vaches – enfin ce sont plutôt elles qui nous observaient d’un oeil menaçant, cueillir des fleurs – Anatole est le roi du bouquet et là avec toutes les fleurs des champs il était au paradis – visiter Saint Didier sur Rochefort – village fortifié avec son passage secret- et puis tout simplement admirer les superbes paysages qui s’offraient à nos yeux.
On déambule ensuite à Montbrison au gré des ruelles, du quai de la petite rivière qui traverse la ville sous le soleil couchant. Je suis agréablement surprise la ville est vraiment sympa.
Petit apéro sur la place pour laisser à Martine notre hôte, le temps de préparer le repas.
JOUR 2
Après un petit déjeuner comme je les aime –madeleines maison, petits croissants chauds, jus d’orange pressé et salade de fruits frais – nous descendons sur la place du marché où les petits producteurs ont envahi la ville. Le marché du samedi de Montbrison est un des plus anciens de la région: il semblerait qu’il existait déjà depuis le 12ème siècle !
Aujourd’hui encore, un peu plus de quarante producteurs foréziens, mais également en provenance du Roannais et du Pilat sont présents tous les samedis pour promouvoir leurs produits. De notre côté on pourrait y passer des heures : Emile et Anatole goûtent à tout, Clement et moi avons envie de faire une razzia mais ce n’est pas possible car nous restons encore quelques jours….J’achète tout de même de l’oseille poupre –depuis le temps que j’en cherche– , quelques fromages et des mousserons.
Nous avons rendez-vous au restaurant la Calèche à Saint Bonnet le château. Le chef nous accueille à l’entrée du restaurant au charme simple et traditionnel avant de nous laisser dans les mains de son épouse qui est aux petits soins pour nous. Au menu du midi pour moi : raviole ouverte au tourteau , fromage frais aux herbes, Carré de porcelet cuit au foin, joue braisée & frite au cantal , Pour clément: Pressé de magret de canard et foie gras à la lie de vin, dorade aux légumes croquants à la grecque, gnocchis de raifort. Le chef ne lésine pas sur les desserts pour le grand bonheur d’Emile & Anatole et c’est donc repus que nous partons faire un tour du village.
Ballade dans les ruelles de la ville.Direction la collégiale avec ses beaux vitraux et sa crypte remplie de momies
On a à peine le temps de digérer que nous arrivons à Marols pour le goûter.
Mickael Berger nous accueille à la Pause Marolaise : l’ancien bistrot du village qu’il a réhabilité avec son épouse Aude, originaire de Bretagne, et passionnée de pâtisserie. Elle fabrique elle-même toute une gamme de biscuits : les Maro’ricains avec des pépites de chocolat, les spritz au blé noir, des sablés viennois, des mini-lunettes à la confiture de myrtille… mes préférés ce sont les Maro’cains sorte de vanille kipferl … délicieux !! Nous qui n’avions plus faim: on a tout dévoré comme quoi l’estomac est vraiment extensible!
Nous partons ensuite retrouver Francois Reumont qui a quitté sa Belgique natale en 2000 pour vivre sa passion pour le vin. Après une formation à Beaune et diverses expériences chez des viticulteurs reconnus, cette passion l’ont conduit jusqu’aux Côtes du Forez.Il vinifie aujourd’hui plusieurs cuvées de manière traditionnelle, tout en gamay, dans le plus grand respect du raisin et de son terroir.
J’ai notamment été très surprise par les rosés de Francois, un rosé sec AOP Côtes du Forez et un rosé moelleux IGP Urfé très intéressant ! Cette séance de dégustation privée en plein milieu des vignes sous le soleil tombant est vraiment très agréable. Là, je me demande pourquoi ce n’est pas mon quotidien: aller à la rencontre de producteurs, les écouter partager leur passion… NB to myself: encore une idée à rajouter dans ma bucket list.
La journée n’est pas finie : direction les hauteurs à Bard, où le chef Stéphane Sanial, finaliste des meilleurs ouvriers de France 2011, nous accueille à l’Auberge de la grand Font, son restaurant gastronomique. La carte est renouvelée tous les 2 mois et met l’accent sur des produits de saison et du marché. Pour Clément ce sera Pâté en croûte « fait maison » alors que moi j’ai opté pour le Kadaïf de crevettes sur une salade de quinoa noir et rouge aux agrumes. Ensuite ce sera Epaule d’agneau « Vulcano » confite pendant 13h , polenta crémeuse et pour finir craquelin de choux à la noisette.
Une adresse qui vaut le détour: le chef nous a même glissé que de nombreux lyonnais faisaient l’aller retour dans la soirée pour venir dîner dans son restaurant : à 31 € entrée + plat + fromage + dessert le soir, on les comprend !
JOUR 3
La journée commence sous le soleil au Parfum de Madeleine et, malgré le programme de la journée, impossible de résister au petit déjeuner préparé par Martine.
On resterait bien là à papoter tranquillement avec elle, mais on doit s’affairer. Ce matin c’est direction Sauvain et la visite de la fromagerie des Hautes Chaumes .
Nous sommes accueillis par Hubert Tarit et son épouse qui nous expliquent que leur lait est collecté auprès de 4 producteurs seulement et que leurs vaches sont nourries exclusivement avec du foin l’hiver et de l’herbe l’été. Hubert fait lui même le tour des laiteries. Il n’en n’existe plus beaucoup des hommes comme lui.
Un petit tour au laboratoire de production où nous apprenons les secrets de la fourme de Montbrison : sa croûte jaune vient de l’égouttage sur des cheneaux en bois d’épicéa !
Hubert nous emmène ensuite voir ses caves d’affinage: deux petits bâtiments sur le bord de la route, à flanc de montagne qui ne payent vraiment pas de mine de prime abord.Une cave naturelle parcourues par les eaux fraîches des sources. Mais quand on ouvre les portes de la bâtisse c’est tout autre chose:. ceux qui connaissent ma passion pour le fromage savent à quel point je me suis sentie privilégiée. Pour moi ce genre d’endroit vaut tous les trésors du monde j’ai les yeux qui brillent : des étagères entières de fourmes qui attendent sagement. Je resterai bien là pendant des heures.
Hubert nous explique que l’affinage des fourmes de Montbrison se fait lentement dans cette cave: les fourmes sont emmenées après 3 semaines pour être piquées de part en part afin de laisser le bleu se développer à l’intérieur. Les fromages sont ensuite frottés et tournées régulièrement jusqu’à l’obtention d’une texture parfaite. Et cela c’est Hubert qui en est le seul juge : on sent bien que c’est lui le patron ici!
Après les explications place à la dégustation – et nous le fromage c’est un peu notre péché mignon- : découverte de la fourme blanche – mon coup de coeur- qui elle n’est pas piquée et affinée 5 à 6 mois, dégustation de la tomme, de la brique… bilan forcément on craque et on fait le plein pour la maison !
Comme on n’a plus d’essence on va jusqu’à Chalmazel et son magnifique château pour remplir le réservoir!
C’est pas tout ça, mais ça fait au mois 15 minutes qu’on n’a rien mangé – mon estomac n’est plus habitué – alors zou on file direction l’Auberge de Garnier. Située au cœur des Monts du Forez, sur la commune de Saint Bonnet le Courreau cette ancienne jasserie aménagée en auberge est localisée sur les plateaux des hautes chaumes. Là, on peut y déguster un délicieux patia (pommes de terre cuites 4h dans la crème – oui oui c’est léger promis) accompagné d’un plateau de charcuterie de pays. Evidemment on a droit a un immense plateau de fromage à la fin du repas – allez on essaye de ne pas culpabiliser encore deux mois avant d’enfiler le maillot ! Pour le dessert pâté aux pommes ou tarte au noix histoire de finir en beauté. Vous pouvez aussi sur commande vous faire une fondue à la fourme ! Mmmmm, ça doit être bon ça…
Heureusement ensuite nous allons marcher: Il faut dire que le lieu s’y prête. Nous voilà partis en direction de la cascade de Chorsin. Logée dans une ancienne vallée glaciaire, cette cascade dont les eaux venues tout droit des tourbières situées sur les sommets est l’une des plus belles cascades des Monts du Forez.La ballade assez simple sur un sentier large facilement accessible aux enfants
Après cette dernière visite notre séjour dans le Forez devait prendre fin mais nous avons tellement aimé la région que nous avons prolongé notre week-end d’une journée. Martine nous a trouvé une chambre dans sa maison d’hôte et nous avons donc continué à explorer la région.
Dimanche en fin d’après midi visite du château de la Bâtie d’Urfé, une belle demeure avec de grands jardins aux buis géométriques . De sa grotte de rocailles à son emblématique sphinx en passant par les peintures de la chapelle, la Bâtie d’Urfé abrite de nombreux trésors de la Renaissance…
La spécificité du château est sa grotte, ou salle des Rocailles, chef d’œuvre de la Renaissance que nous n’avons malheureusement pas pu visiter car nous sommes arrivés trop tard.
Lundi matin nous sommes allés voir le Château d’Essalois ouvert au public gratuitement et il vaut le détour. De l’une des tours ou de la cour du château, on peut découvrir un magnifique panorama à 360° sur les gorges de la Loire et la Plaine du Forez
Les bonnes adresses
Ça faisait longtemps que je n’avais pas décompressé comme cela. Ce calme et cette verdure y étaient pour beaucoup.C’est tout simplement apaisant. Les belles rencontres qui ont jalonné mon séjour ont également joué un rôle important dans notre expérience. Un énorme merci à l’Office du Tourisme Loire Forez et surtout à Yannis et Lucie pour leur organisation sans faille et leur gentillesse!
Pour la route : une petite idée de recette avec la fourme de Montbrison !
- 120 g d’eau tiède
- 250g de farine
- 4g de levure fraîche
- 5g de sel
- 5g de sucre
- 20g d’huile d’olive
- 180g de mascarpone
- Un morceau de fourme de Montbrison (ici blanche et classique)
- 2 poires
- Huile de noix
- Thym
- Noix
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Emietter la levure . Délayer la levure dans l’eau tiède. Laisser reposer quelques minutes. Dans le bol du robot, mélanger la farine, le sucre et le sel. Incorporer le mélange eau et levure. Pétrir le tout à vitesse pendant 5 minutes, ajoutez l’huile d’olive et poursuivre le pétrissage quelques minutes.
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Placer le pâton fariné dans un saladier, filmer au contact et laisser reposer dans un endroit chaud jusqu’à ce qu’il double de volume.
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Dégazer la pâte avec le poing. Fariner légèrement le plan de travail et divisez le pâton en 2 boules de même poids. Etaler la pâte Étaler le mascarpone sur la pâte, ajoutez la fourme de montbrison coupée , les lamelles de poires . Arrosez d’un peu d’huile de noix. Parsemer de quelques cerne aux de noix Saler et poivrer. Enfourner dans un four préchauffé à 220° pendant 15 minutes environ. Déguster immédiatement
Bon appétit !
Article en partenariat avec l’ Office du Tourisme Loire Forez
5 Commentaires
Les photos sont très belles, ça donne envie d’y passer un WE !!
Une bien jolie région que je ne connais pas encore 😉 En tout cas les fromages m’ont mis l’eau à la bouche ^^
Je t’invite à la découvrir alors c’est vraiment magnifique !
Stéphanoise, je suis ravie de voir ces belles photos qui mettent le département en valeur 🙂
Le château d’Essalois est un endroit que j’aime beaucoup et qui possède un véritable charme…
Je suis tombée sous le charme de cette région!